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L’offensive de l’armée israélienne lancée contre le Liban, mardi 1er octobre, après celle menée à Gaza au lendemain de l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023, plonge l’économie d’Israël dans l’incertitude. S’il est encore trop tôt pour en évaluer les conséquences, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) émettait un avertissement, en mai : « L’ouverture d’un front au nord stopperait la consommation et perturberait encore davantage l’activité économique, générant un marasme similaire à celui observé fin 2023 et exacerbant considérablement les pressions budgétaires. »
Au fil des mois, l’économie de l’Etat hébreu s’approche de la stagnation, voire de la récession, alors que les risques d’un embrasement régional s’intensifient. La croissance est passée de 6,5 %, en 2022, à 2 %, en 2023, et devait tomber à 1,1 % sur l’ensemble de 2024, selon les dernières prévisions du gouvernement, rendues publiques début septembre. Un chiffre qui devrait être à nouveau revu à la baisse en fonction de la durée du conflit dans le sud du Liban, de l’ampleur des destructions et du nombre de réservistes rappelés sous les drapeaux.
La guerre a eu un effet presque immédiat sur la main-d’œuvre. La suspension des permis de travail accordés aux Palestiniens et les départs de travailleurs migrants à la suite du 7-Octobre ont fait chuter la proportion d’étrangers dans la population active, brutalement passée de 6,7 % à 3,5 %, provoquant l’interruption de nombreux chantiers − jusqu’à 80 % d’entre eux ont été à l’arrêt dans le pays.
D’après les chiffres officiels, 70 000 Palestiniens, sur les 300 000 ouvriers que comptait le secteur, n’ont pas été remplacés. Fin septembre, le ministère des finances a annoncé des aides allant jusqu’à 21 000 shekels (5 000 euros) pour chaque travailleur israélien rejoignant la construction. Depuis le début de la guerre, il a facilité l’arrivée de 20 000 étrangers, en passant des accords avec des pays comme l’Inde ou le Malawi. « Le ralentissement du secteur alimente la flambée des prix du logement, et donc l’inflation, ce qui est un vrai problème pour Israël », note l’économiste israélienne Nadine Baudot-Trajtenberg, ancienne gouverneure adjointe de la banque centrale du pays.
En outre, les villages agricoles frontaliers de Gaza ont été désertés, tout comme les vergers du nord du pays, proche du Liban, ce qui a empêché les récoltes. « L’agriculture connaît sa plus grave crise depuis la création de l’Etat d’Israël [en 1948] », déclarait déjà, en novembre 2023, Oren Lavi, un haut responsable du ministère de l’agriculture. « Dans un pays qui vit comme sur une île, la mission première de l’agriculture est d’assurer la sécurité alimentaire, confie, de son côté, Uri Dorman, secrétaire général de la fédération agricole israélienne. Or le manque de main-d’œuvre pose toujours problème, même si le départ des Palestiniens a été en partie compensé par l’arrivée d’étrangers et de bénévoles. » Mais aussi par l’intensification de la mécanisation.
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